Dubaï ou Doubaï est la plus importante ville et le premier port des Émirats arabes unis (devant la capitale fédérale Abou Dabi). Située sur le golfe persique, elle est capitale de l'émirat de Dubaï, et compte plus d'un million d'habitants (cependant, avec les villes de Charjah, Ajman et Oumm al Qaïwaïn, elles-mêmes capitales de leurs émirats respectifs, elle forme une agglomération qui dépasse 2,3 millions d'habitants en 2010).
Fondés au XVIIIe siècle, Dubaï reste un bourg modeste et isolé du monde qui vit essentiellement de la pêche aux perles à la fin du XIXe siècle. À cette époque, tout comme l'émirat qui l'entoure, ils prennent de l'importance en participant à la création des États de la Trêve (Trucial States en anglais) en 1853.
Vivant une période difficile pendant l'entre-deux-guerres, avant d'entrer de plein fouet dans la modernité dans la deuxième partie du XXe siècle, Dubaï participe à la création des Émirats arabes unis actuels en 1971 dont l'émir assure la vice-présidence.
Quoique n'étant pas la capitale des Émirats arabes unis, Dubaï est devenu la ville la plus connue de la fédération.
Cette renommée est due notamment à la médiatisation de ses projets touristiques comme l'hôtel Burj-Al-Arab, le plus luxueux et le plus « étoilé » (7 étoiles) du monde, au gigantisme des projets immobiliers comme Palm Islands, presqu'île artificielle en forme de palmier, The World, archipel artificiel qui reproduit la carte du monde, la Dubaï Marina à l'architecture particulière et démesurée, sans oublier l'immeuble le plus haut du monde, le Burj Khalifa.
Ces projets, revendiqués par le gouvernement, sont présentés comme étant un moyen de devenir d'ici quelques années la première destination mondiale du tourisme de luxe et de devenir l'un des pôles mondiaux du tourisme familial, d'affaires, commercial, etc…
Géographie
Elle fut créée dans une boucle du bras de mer, le Khor Dubaï, qui s'insinue dans le désert et qui constitue un port naturel. Le centre-ville, qui garde un caractère arabe, est constitué de petits immeubles et de ruelles étroites. Les nouveaux quartiers s'étalent quant à eux dans le désert et le long de la côte au nord et au sud, constituant avec les quartiers de Jebel Ali, Umm Suqueim, Barsha, Jumeirah, Bur Dubaï, Deira, une vaste agglomération. Ces nouveaux quartiers, créés de toute pièce, sont constitués d'immeubles, de résidences et de maisons individuelles. Ils s'organisent au sud de part et d'autre de la Sheikh Zayed Road, la plus grande artère des Émirats arabes unis et futur centre urbain de l'agglomération. Bordée de gratte-ciels (573 dans l'émirat), elle permet de relier les zones résidentielles aux complexes touristiques construits ou en construction qui se trouvent au sud de la ville : Palm Islands, The World, Dubaï Waterfront, Ski Dubaï, Dubaï Marina, Dubai Mall, l'hôtel Burj-Al-Arab, la Burj Khalifa, Dubaïland, etc…
Histoire
La première mention du site de Dubaï remonte au Livre de géographie de l'Andalou Al-Bakri au Xe siècle. Localisé dans une des régions les plus inhospitalières d'Arabie, Dubaï demeure longtemps éclipsé par ses voisins, notamment Charjah et Ras el Khaïmah, au nord-est et près du détroit d'Ormuz, et Abou Dabi, au sud-ouest. En 1580, le marchand vénitien Gaspero Balbi, en voyage dans la région, évoque Dibei, bourgade qu'il associe à la pêche aux perles, et probablement composée uniquement de quelques huttes barasti. Celle-ci demeurera l'activité principale des habitants de la région, avec l'agriculture vivrière. Cependant, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, Dubaï est insignifiant par rapport aux autres ports précités, ainsi, que de Sohar (Oman) et Ormuz et Bandar Lengeh (Iran) et Dibba et Khor Fakkan (mer Arabique).
Pré-histoire et période pré-islamique
On n'a guère de témoignages concernant des périodes plus anciennes. Récemment, des fouilles ont permis la découverte d'un marais de mangrove installé là où se trouve Dubaï au VIIe millénaire avant J.-C. Le sable aurait recouvert la localité il y a 5 000 ans, en en faisant une petite crique naturelle. Des céramiques du IIIe et IVe siècle ont été retrouvées, ainsi que des églises nestoriennes (à Abou Dabi). Avant la conversion à l'islam du VIIe siècle, les tribus locales vénéraient les étoiles, la lune et le soleil, ou Bajir (en).
En 1799, la tribu bédouine des Bani Yas, avec à leur tête Al-Abu Falasa, fuit alors les Wahhabites du Nejd qui étendaient leur territoire. Ils poursuivent les activités de pêche, notamment de perles, bénéficiant du port naturel formé par le Khor Dubaï. Selon un témoignage du lieutenant britannique Cogan de 1822, le bourg de Dubaï hébergeait alors 1 000 âmes, plus chèvres et chameaux. En 1833, à la suite d'une dispute tribale qui eût lieu dans l'oasis de Liwa, foyer des Bani Yas, durant laquelle le Sheikh Tanun fut assassiné par son frère Khalifa qui réprima ensuite durement les velléités de résistance, 800 Bédouins de la famille Al Bu Falah fuirent Liwa et vinrent s'installer à Dubaï.
Economie
Afin de mener à bien la politique de reconversion de l'économie de Dubaï vers les nouvelles technologies, le commerce et le tourisme (ou les deux dans le cadre du festival de shopping de Dubaï), le gouvernement s'efforce d'attirer capitaux et entreprises tout en maintenant une politique de grands travaux, à l'origine de nombreux complexes urbains, hôteliers ou balnéaires. Le gigantisme et le caractère novateur de ces réalisations tournent les regards du monde entier vers l'émirat et forcent sa renommée.
Les constructeurs sont le plus souvent Nakheel ou Emaar Properties, groupes bien implantés dans l'émirat et aux visées maintenant internationales. D'autres projets importants tels que le Business Bay ou celui qui prévoit de recouvrir une montagne d'un dôme puis de l'enneiger afin de créer une petite station de ski sont en préparation. Nombre de ces projets avortent mais ils sont toujours source d'une publicité dont se nourrit la cité-État. Des quartiers spécialisés dans certains domaines ont été mis en place : la Dubai HealthCare City est une zone franche médicale destinée à attirer les meilleures institutions de santé et proposer des soins de très haut niveau, Dubai Media City et Dubai Internet City sont des zones libres où se sont installées de grandes sociétés des médias (MBC, CNN, Yahoo!, Reuters et AP) et d'informatique (EMC Corporation, Oracle, Microsoft et IBM), Dubiotech est spécialisé dans les recherches biologiques et l’Humanitarian City accueille dans un centre différentes organisations non gouvernementales ainsi que l'UNOPS, un organisme des Nations unies. Ces quartiers permettront à Dubaï d'acquérir une certaine reconnaissance internationale et de devenir un lieu de décision important. La ville accueille depuis plusieurs années différents évènements, dont le festival de shopping de Dubaï (ou DSF), le salon technologique Gitex ou le Dubaï Air Show, qui ont un impact très favorable sur la consommation et les investissements.
Les ouvriers étrangers (Pakistanais, Indiens, Chinois, etc) employés pour construire ces complexes sont souvent à la merci des entrepreneurs. Cette situation tient notamment à la règlementation sur le "sponsorship" (kafala, à l'origine une procédure alternative à l'adoption). L'employeur doit agir comme "sponsor" pour permettre à ses employés étrangers d'obtenir un permis de travail et un titre de séjour. Le sponsor ayant seul la relation avec les Ministères de l'Immigration et du Travail, il lui arrive de conserver le passeport de ses employés, ce qui peut donner lieu à des abus. Néanmoins, l'institution de la kafala est loin d'être la cause exclusive du traitement des ouvriers aux Emirats et dans le Golfe, lequel peut également être expliqué par la pratique des agences de recrutement y compris dans le sous-continent asiatique et par l'absence de reconnaissance du droit syndical.
L'exploitation des ouvriers du bâtiment a touché son paroxysme lors de la crise financière qui a frappé Dubaï à partir de 2008, puisque certaines entreprises ont pu ne pas payer leur salaire à leurs ouvriers pendant plusieurs mois. Sous la pression du Conseil des Nations Unies sur les Droits de l'Homme, les EAU ont désormais adopté un Système de Protection des Salaires (Wage Protection System) contraignant l'employeur à verser les salaires de ses employés par le biais d'une règlementation impliquant le Ministère du Travail et éventuellement la banque de l'employeur. D'après la réglementation locale, les ouvriers ne peuvent travailler par une température supérieure à 50 °C, mais la température est prise à l'ombre ; il arrive donc qu'elle dépasse les 55 °C sans que le travail soit stoppé. En moyenne, un suicide tous les quatre jours intervient chez les ouvriers.
Dubaï est l'une des capitales du monde du shopping et jouit d’une renommée internationale grâce à ses centres commerciaux gigantesques et ses souks populaires. Le shopping à Dubaï constitue l’une des distractions préférées des touristes. La ville attire un grand nombre de visiteurs désirant faire du shopping, qu'ils viennent des pays voisins ou d’autres régions plus lointaines, telles que l’Europe de l’Est, l’Afrique et le sous-continent indien.
Chaque année pendant un mois, Dubaï vit à l’heure du carnaval alors que le Shopping Festivalse déroule dans la ville. Fondé en 1996 par le gouvernement, le festival du shopping était destiné simplement à être un évènement pour promouvoir le commerce dans l’émirat. Mais au fil des années, il est devenu une manifestation culturelle au cours de laquelle divers spectacles et évènements ont lieu. Le beau temps, les nombreuses festivités, les feux d’artifices et les ventes sont parmi ses atouts, mais c’est autour de l’environnement kitsch du Global Village que l’on s’amuse le plus. On peut ici choisir entre l’opéra chinois et les derviches tourneurs, tout en savourant de la cuisine bavaroise avant d’acheter de la poterie tunisienne. Les magasins affichent des soldes exceptionnels sur tous leurs produits dans plus de 40 centres commerciaux dispersés dans la ville. En 2009, le festival s'est déroulé du 15 janvier au 15 février.
Les nombreux centres commerciaux à Dubaï sont tous plus extravagants les uns que les autres. Modernes et luxueux, leur décoration est soignée et recherchée. Leurs « cours » centrales, agrémentées de fontaines ou de charrettes de souvenirs, s'efforcent d'évoquer des places de village. Les acheteurs peuvent s’installer à une terrasse de café entre deux emplettes ou déjeuner dans l'un des restaurants. On y trouve absolument tout et nul besoin d’en sortir : restaurants, salons de beauté et de remise en forme, parcs d’attraction, patinoire, cinéma, piste de ski, salles de prières, parkings, etc, sont là pour satisfaire à tous les désirs.
Situé sur une île artificielle à 280 mètres de la plage et culminant à 321 mètres, l'Hôtel Burj-Al-Arab (7 *) est l'hôtel le plus élevé du monde. Reconnaissable à sa forme imitant une voile de voilier, il fut achevé en 1999 et ne comporte aucune chambre, mais uniquement des suites dont la nuitée varie entre 1 000 et 28 000 US$.
Ski Dubaï est une piste de ski intérieure d'environ 400 mètres de longueur attenante au centre commercial, le Mall of the Emirates, et à l'hôtel Kempinski.
Le Dubaïland est le projet de création d'un ensemble de parcs à thèmes, situé à proximité de l'Arabian Canal. Il accueillera le Mall of Arabia, un immense centre commercial. La fin des travaux est prévue pour 2014.
Annoncé le 1er mai 2006 par le gouvernement, le projet Bawadi prévoit d'amener le nombre de lits d'hôtel dans l'émirat à 29 000, doublant ainsi la capacité hôtelière actuelle. Pour cela, une enveloppe de 27 milliards de US$ est allouée à ce projet, dont le plus grand complexe sera l'Asia avec 6 500 chambres, soit le plus grand hôtel du monde.
La construction du projet The World, une île artificielle représentant les différents continents du monde, a commencée en 2005 mais fut arrêtée en 2007 à cause de la crise économique.
The Palm, ou Palm Islands, est sans conteste le projet le plus grand et le plus médiatisé lancé par l'émirat. Il s'agit de la construction de trois ensembles balnéaires, résidentiels et touristiques de luxe sur des terres et des îles en forme de palmier entièrement gagnés sur la mer. Les trois « palmiers » porteront le nom de Jumeirah, Jebel Ali et Deira. La fin des travaux est prévue en 2013 pour l'ensemble. Chaque palmier est composé d'un tronc central accueillant des infrastructures de transport, des commerces, des services, des attractions touristiques et de loisir, des immeubles résidentiels. À partir de ce tronc rayonne un certain nombre de « palmes » abritant résidences de luxe, attractions touristiques et centres de loisir. Chaque ensemble est ceinturé par une digue de protection contre la houle, assurant la pérennité de ces construction réalisées en grande majorité à partir de sable prélevé au fond de la mer. Le projet, bien avancé, verra l'ouverture du premier palmier, Jumeirah Palm, en 2007. Jebel Ali Palm suivra quant à lui un peu plus tard et Deira Palm en dernier, la construction ayant pris du retard en raison de problèmes techniques et de modifications de conception.
L'archipel The World est un autre projet de construction d'îles dont la disposition les unes par rapport aux autres imitera un planisphère avec chaque continent, le tout ceinturé par une digue de protection. La construction a commencé ; une première île témoin avec maison, jardin luxuriant et ponton d'accostage a été fabriquée. Au total, ce sont quelque 250 à 300 îles qui devaient être livrées en 2011, mais le projet est actuellement abandonné en raison de la crise financière mondiale. Pire, l'érosion due aux vagues a commencé de saper les fondations des îlots déjà construits.
Le Dubaï Waterfront est un projet à cheval sur la mer et la terre. Il s'agit de créer un immense quartier résidentiel et hôtelier sous la forme d'une gigantesque marina comportant des commerces et des loisirs au pied de Jebel Ali Palm et au début de l'Arabian Canal, un bras de mer de dix kilomètres de long creusé dans le désert.
Le projet prévoit le creusement de canaux sur la côte et la création d'îles contournant Jebel Ali Palm en formant une baie. En son sein se trouvera le Dubai Mall, le plus grand centre commercial du monde. La fin des travaux est prévue en 2014.
La Dubaï Marina est le projet de création d'un bras de mer de dix kilomètres de long dans le désert entouré d'immeubles résidentiels et d'hôtels. Le projet, développé par Emaar Properties, comprendra à son achèvement plus de 200 immeubles. D'une surface de 4.9 millions de m², elle sera la plus grande marina au monde, une fois achevée aux alentours de 2011.
La Tour de Dubaï (Burj Dubai) est le projet de construction de la tour la plus haute du monde avec ses 828 mètres de hauteur et ses 211 étages. La construction a commencé en 2004 et l'inauguration a eu lieu en 2010. La hauteur finale est de 828 mètres. Elle était déjà la plus haute construction humaine depuis début 2008 (dépassant les 646 m de l'antenne radio Warsawa en Pologne, détruite en 1991).
Nakheel Tower (ex-Al Burj ou encore Tall Tower) était le projet de construction d'une tour d'une hauteur dépassant le kilomètre. Située entre Dubai Marina et Ibn Batuta, les travaux de préparation des sols commencèrent en janvier 2008. Projet plusieurs fois déplacé, il était prévu initialement sur Palm Jumeirah puis sur le Waterfront. Ce dernier site fut rejeté car la tour se trouverait alors dans l'axe des pistes du futur aéroport de Jebel Ali[][]. La fin des travaux était prévue en 2014.
En janvier 2008, la société Nakheel a annoncé la naissance prochaine d’un projet appelé « The Universe ». Il s’agit d’un archipel artificiel reproduisant les formes du soleil, de la lune et des planètes du système solaire. Ce projet, dont ni le coût, ni la date de fin des travaux n’ont été communiqués, arrive alors que « The World » est en cours d’achèvement. Il s’agit de la création de 300 îles artificielles au large des côtes. Ces îles, dont les formes représentent les pays du monde et qui abriteront résidences secondaires et hôtels de luxe, couvrent 5,5 millions de m[]. Début des travaux en 2009 pour une fin prévue en 2015.
Annoncé le 6 avril 2008 et présenté lors du salon immobilier du Moyen-Orient, le promoteur émirati Nakheel a en projet un gratte-ciel culminant à plus de 1 000m, soit 60 étages de plus que la tour Burj Dubaï. Il aurait dû atteindre, selon certaines sources, 1 200m de haut et serait ainsi devenu la plus haute tour du monde. Elle faisait partie d’un projet de 61 milliards de dollars, intégré à celui de Dubai World[ Le marché pour les fondations fut attribué à la société française Soletanche Bachy, leader mondial. Les travaux commencèrent en janvier 2008 mais furent arrêtés fin janvier 2009.
Dubai Sports City voit le début des travaux en 2007 pour une fin estimée en 2013.
Lyon Dubaï City est un projet de grande ampleur consistant, d'ici fin 2009, à reconstituer des quartiers typiques de la ville de Lyon en plein cœur de Dubaï. Plus qu'un simple projet immobilier, Lyon Dubaï City permettra également la mise en place de partenariats culturels (universités, école hôtelière, sports...). Le projet semble abandonné pour des raisons financières.
Annoncé en juin 2008 par la société Rotating Tower Dubai Development Ltd., un gratte-ciel en rotation permanente et dont les différents étages pivotent sur eux-mêmes. Via un simple bouton ou oralement, les habitants de cette tour dynamique pourront déterminer la vitesse de rotation et la direction que doit prendre l'étage de leur appartement. Cet immeuble de 80 étages et 420 mètres de hauteur, outre son architecture révolutionnaire, est également écologique. Les 79 éoliennes horizontales, installées entre chaque étage, produiront l'énergie nécessaire aux résidents et peuvent même fournir les voisins du quartier en électricité. Début des travaux fin 2008 pour une prévue ouverture en 2010. Les appartements (de 125 m2 à 1 200 m2) seront commercialisés à 30 000 dollars/m2.
Annoncé en octobre 2008 par la société britannique Atkins, Anara Tower est un gratte-ciel de plus de 600 mètres de haut et de 125 étages. Cet édifice sans commune mesure abritera bureaux, boutiques, un hôtel de luxe de 250 chambres, 300 appartements, une galerie d'art et une salle de vente aux enchères. Des jardins suspendus seront intégrés aux 27 étages. Il sera surmonté d'un grand cercle vide, au cœur duquel se situera une capsule de verre soutenue par 3 branches, donnant visuellement l'impression d'une énorme éolienne. Début des travaux fin 2009 pour une ouverture en 2015.[]
Fin 2009, la dette totale de Dubaï était estimée entre 80 milliards et 90 milliards de dollars, dont 70 milliards de dollars à la charge des compagnies publiques. À lui seul, Dubaï World totalise 59 milliards de dollars de ce montant. Le pays a demandé un moratoire, très mal vu par les agences de notation
La Burj Khalifa, avec ses 164 étages et 828 m, est la plus haute tour du monde.
La Burj Khalifa (en arabe : برج خليفة, tour de Khalifa), appelée Burj Dubaï jusqu'à son inauguration, est un gratte-ciel situé à Dubaï aux Émirats arabes unis, devenu le 27 mars 2008 la plus haute structure du monde. Sa hauteur finale, atteinte le 17 janvier 2009, est de 828 mètres. Elle doit former le cœur d’un nouveau quartier : Downtown Burj Khalifa. Son inauguration et ouverture partielle ont eu lieu le 4 janvier 2010.
Burj Khalifa fait partie d’un vaste projet urbanistique, immobilier et architectural couvrant une superficie de 2 km2. Il s’agit de créer un nouveau quartier, Downtown Burj Khalifa, un peu au sud du centre historique de Dubaï, et à côté du quartier côtier de Jumeirah, mais situé quelques kilomètres à l’intérieur des terres. Ce quartier doit comprendre, outre le gratte-ciel du même nom, un lac artificiel et de nombreux bâtiments de grandes dimensions. En tout, il prévoit un ensemble de 30 000 résidences, neuf hôtels dont The Address Downtown Burj Dubaï achevé en 2008, au moins 19 tours résidentielles, le plus grand centre commercial du monde, le Dubai Mall qui y a ouvert ses portes en 2008, 3 hectares de parcs, et le lac artificiel de 12 hectares Burj Khalifa Lake. Sur ce dernier, The Dubai Fountain offre un spectacle aquatique.
Le promoteur Emaar, l'une des deux plus grandes sociétés immobilières de Dubaï, a annoncé en février 2003 son intention de construire Burj Khalifa.
À l’origine, le gratte-ciel devait s’appeler « Burj Dubaï ». À l'instar du projet de complexe immobilier éponyme, il a été rebaptisé Burj Khalifa lors de son inauguration le 4 janvier 2010 en l’honneur de l’émir d’Abou Dabi, le Cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane, président des Émirats arabes unis, après son refinancement à hauteur de 10 milliards de dollars américains des projets de Dubaï, mis en difficulté par la crise financière internationale de 2008. Ce gratte-ciel devait aussi mesurer 560 mètres de haut, mais suite à l’annonce de projets concurrents plus élevés, Emaar a exigé que son projet soit repensé pour être le plus haut du monde.
La version finale mesure 828 mètres de haut et compte 160 étages « habitables ». L'architecture et l'ingéniérie de Burj Khalifa ont été conçues par Skidmore, Owings and Merrill de Chicago (SOM, cf Entreprises ci-dessous). Adrian Smith en a été l'architecte en chef et Bill Baker en a été l'ingénieur en chef pour le calcul des structures.
La Burj Khalifa a d’abord été conçue comme un immeuble résidentiel : la décision d’affecter les derniers étages à des bureaux a été prise tardivement. Il comporte sur plus de 160 niveaux des étages d’appartements, des étages de bureaux et un hôtel de luxe de la toute nouvelle chaîne « Armani hotels », une entreprise conjointe entre Giorgio Armani S.p.A. de Milan et Emaar Hotels & Resorts LLC, filiale du promoteur Emaar Properties. Cet hôtel comprendra 175 chambres et suites, cinq restaurants et un spa sur une surface de 40 000 m2.
Le budget total du projet Burj Khalifa s'élève à environ 1,5 milliard de dollars américains, soit environ 1 milliard d'euros, à comparer à celui du complexe urbanistique d'ensemble Downtown Burj Khalifa qui, lui, culmine à environ 20 milliards de dollars américains
Les fondations ont nécessité :
- plus de 330 000 m3[8] de béton armé, pesant plus de 110 000 tonnes. Un béton à haute densité et à basse perméabilité a été employé ;
- de 39 000 tonnes de poutres en acier, pour un total de 192 piles enfoncées sur plus de 50 mètres. Chaque pile mesure 43 mètres de long par 1,5 mètre de diamètre. Un système de protection cathodique est utilisé pour limiter la corrosion par les substances chimiques des eaux du sol.
- de 142 000 m2 de verre architectural SunGuard pour les façades a été utilisé.
Le poids total d'aluminium employé dans la construction de Burj Khalifa est équivalent à celui de cinq avions gros porteurs Airbus A380.
Pour la circulation interne, un total de huit escaliers mécaniques et cinquante-sept ascenseurs, dont certains à double pont sont installés. L'ascenseur le plus rapide peut atteindre en montée et en descente 11 m/s (soit 40 km/h).
Enfin, 22 millions d’heures de travail ont été nécessaires à son édification.
Entreprises impliquées
Le promoteur du projet est Emaar Properties. Le cabinet américain Skidmore, Owings and Merrill de Chicago (SOM) a réalisé le projet architectural, de calcul des structures et d’ingénierie de base de la tour. SOM avait déjà conçu l’architecture de nombreux gratte-ciel, dont les plus hauts des États-Unis, la Willis Tower à Chicago et le One World Trade Center à New York.
La construction de la tour a été confiée en 2004 à un consortium international formé de l’entreprise sud-coréenne Samsung C&T Engineering & Construction, laquelle avait déjà construit la tour Taipei 101 à Taipei, République de Chine (Taïwan) et les Tours Petronas jumelles à Kuala Lumpur en Malaisie, le premier groupe belge de construction BESIX et l’entreprise Arabtec des Émirats arabes unis[]. Au 17 juin 2008, on dénombrait 7 500 ouvriers qualifiés sur le site de Burj Dubaï.
La direction de projet a été confiée à l’entreprise américaine Turner Construction Company. C’est le consultant britannique Hyder Consulting qui a sélectionné le cabinet d’architectes et validé son projet pour le compte d’Emaar Properties, et a recalculé les structures, les façades et réalisé l’ingénierie de détail des systèmes mécaniques, électriques, hydrauliques, sécuritaires et l’étude géotechnique des fondations, en accord avec les règles administratives et légales des Émirats et les contraintes des constructeurs. Hyder Consulting est ainsi légalement responsable selon la loi émiratie des performances du projet. Les systèmes d'ascenseurs et d'escalators ont été conçus et installés par Otis Elevator Company, certains éléments fabriqués par Global Tardif.
21 septembre 2004 : ouverture du chantier.
- février 2005 : début de la construction des étages.
- 7 avril 2007 : réalisation du 120e étage pour 422,5 m : c’est le plus grand nombre d’étages pour un batiment.
- 21 juillet 2007 : Burj Khalifa devient le plus haut gratte-ciel du monde, culminant à 512,10 m et dépassant ainsi celle du voisins Taipei 101 à Taipei, Taïwan, détenteur du précédent record avec une hauteur de 508 m.
- 13 septembre 2007, Burj Khalifa atteint une hauteur de 555,3 m et dépasse la Tour CN de Toronto. Elle devient à cette date la plus haute structure autoportante du monde.
- 10 décembre 2007 : la structure de béton de la tour est terminée et la construction de la structure en acier débute.
- 27 mars 2008, Burj Khalifa atteint 630,5 m de haut avec le début de la construction de la troisième mezzanine. Elle dépasse alors l’antenne KVLY-TV Mast du Dakota du Nord et devient ainsi la plus haute construction humaine du moment.
- 20 mai 2008 : Burj Khalifa devient la plus haute structure humaine jamais construite. Elle mesure alors 649,7 m soit 3,32 mètres de plus que la tour de transmission de Radio Varsovie qui mesurait 646 m mais s’était écroulée en 1991.
- 17 janvier 2009 : la tour atteint sa hauteur finale, 828 m.
- 8 octobre 2009 : l’extérieur de la tour est complètement terminé. Il ne reste plus que les travaux d’aménagement intérieur.
- 4 janvier 2010 : la tour est inaugurée avec la fin des travaux. Mais avant qu’elle ne soit totalement occupée, il restera une longue période de finition, puis d’installation des résidents et des groupes commerciaux. Le 5 janvier 2010, deux parachutistes dubaïotes s'élancent d'une nacelle fixée sur la tour à 672 m et battent ainsi le record du monde de base jump depuis un bâtiment.
- 6 février 2010 : La tour est fermée au public suite à une panne d'ascenseur. Elle rouvre le lendemain, mais la plateforme d'observation installée au 124e étage reste fermée. Des rumeurs prétendent ensuite, à tort, qu'elle doit rouvrir pour la Saint-Valentin (le 14 février) ; elle n'est rendue de nouveau accessible au public que le 4 avril 2010
Polémique sur les conditions de travail
Burj Khalifa a été principalement construite par des ouvriers immigrés d’Asie du Sud-Est, dont les conditions de travail ont fait l’objet de critiques de la part des associations de défense des droits de l’homme. Des articles de presse rapportent que des charpentiers qualifiés gagnent à peu près 7,60 dollars américains soit 5,50 € par jour et que les ouvriers gagnent 4,00 dollars américains soit 2,85 € par jour. Les syndicats étaient interdits aux Émirats arabes unis jusqu’à une époque récente.
Le 21 mars 2006, les ouvriers se sont révoltés, protestant contre leurs conditions de travail et rémunération. Au cours de ces émeutes, ils ont endommagé des voitures, bureaux et équipements de construction. Un officiel du ministère de l’intérieur de Dubaï déclara que les émeutiers avaient causé un million de dollars, soit près de 700 000 €, de dégâts.